L'être est
un arbre par
la racine des yeux

La série "l’Être est un arbre par la racine des yeux" a été réalisée pour l’exposition Dérives Botaniques, au commissariat assuré par François Bazzoli, présentée à Bruxelles au centre de la communauté Française « Le Botanique », en 1998. L’exposition présentait une histoire de l’intervention du végétal dans l’art, la mythologie et l’histoire de l’art, avec en regard 15 exemples de « dérives botaniques ». Si Claude Panier affiche habituellement des préoccupations autour de la corporalité et du sexuel, instinctivement éloignées du monde végétal, ce dernier est pourtant, à travers la fleur, celui dont la sexualité est le plus visible. Mais l’artiste laisse ici de côté la prégnance des formes sexuelles pour s’amuser à construire une typologie naturaliste, d’un être qui pourrait aussi bien être un organe, ou une fleur.

Les dessins de la série se présentent comme des planches botaniques dont les annotations sont un brin fantaisistes. Il y témoigne avec malice de ce qu’a d’arbitraire la classification du vivant. La sensualité affleure cependant, car elles témoignent d’un être pour lequel domine le plaisir des sens olfactifs. Fidèle à ses jeux de transparence,  Claude Panier mêle calque, pigment rouge et crayon, et propose sept planches dont l’abstraction est démentie par des légendes fléchées. L’artiste propose alors une variation linnéenne, qui paradoxalement ne permet jamais vraiment de reconnaître ce qu’il dépeint. Cela a finalement bien peu d’importance, tant ces formes sont les esquisses joyeuses d’un caractère poétique.