je tatoué

1994-1995

Pour cette série exposée à la galerie Damasquine, Panier s’inspire de la Pangée, cette carte hypothétique représentant la terre avant la dérive des continents. Dans le même temps, une lithographie du continent disparu est proposée à une vingtaine d’artistes invités à rêver avec Panier de cette empreinte originelle. Utopie ancestrale d’un monde uni au-delà des frontières, la Pangée est le point de départ d’une réflexion sur l’identité.

Dans cette grande série, le bleu cobalt du tatouage remplace les stigmates bruns et ocres de la palette pariétale.

La dérive des continents est marquée par des graffitis nerveux qui viennent atténuer les jeux de transparence chers à l’artiste. Sous les calques les figures vibrent. Sur la paraffine les incises semblent des marques sur la peau. “JE est un tatouage sur la peau du monde” dira le peintre avant de se tatouer la Pangée sur l'épaule…
Enfin, il convoque dans un geste qui caractérise sa carrière des œuvres picturales anciennes. Sur la structure linéaire Le bain Turc d’Ingres, Guernica de Picasso, ou encore l’Origine du monde qui l’obséda longtemps, Panier inscrit son propre geste, construit ses origines.